H!hii Age : 23 Messages : 874
| Mer 12 Déc 2012 - 3:09 | |
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1. Adaptation environnementale
Après 27h de vol pour la forêt amazonienne, la tension commençait à monter, dans l’avion. C’était le début du 85ème jour du programme d’entraînement initial, les autres élèves étaient épuisés et le décalage horaire n’arrangeait rien. Les instructeurs avaient décidé de nous plonger en pleine forêt amazonienne pour une course d’orientation. Pour l’atterrissage, je savais ce qui m’attendait : il fallait sauter de l’avion en parachute pour atterrir au beau milieu de la forêt. Mon binôme, Brandon Pelvokz, un russe qui venait d’avoir 10 ans, était tout aussi stressé que moi. Le moment que je redoutais tant était arrivé … Kazakov, notre instructeur, se leva et adressa la parole aux six élèves qui avaient réussi à atteindre le 85ème jour du programme : « Jeunes gens, le moment est venu de sauter. Voilà comment cela se passera : je vous appellerai chacun votre tour pour que vous vous mettiez au bord du vide et vous aurez quinze secondes pour sauter. Avez-vous des questions ? » Andrews, un garçon que je ne pouvais pas supporter, leva la main : « Et si au bout de quinze secondes on ne saute pas, qu’allez-vous faire ? - Je vous pousse, répondit sèchement Kazakov » Brandon blêmit. Je savais que ce garçon n’était pas de nature courageuse alors de savoir qu’il allait sauter d’un avion m’inquiétait. Et s’il se dégonflait au dernier moment ? Et si, pris de panique, il faisait n’importe quoi au moment de l’atterrissage et se blessait grièvement ? ‘’Fais-lui confiance’’ me disait une petite voix au fond de moi. Kazakov prit un bout de papier et prononça un dernier discours : « Vous avez dans vos sacs toute sorte d’objets qui pourraient vous servir durant cette course d’orientation. Lorsque vous aurez sauté, vous compterez jusqu’à douze avant de déployer votre parachute puis d’atterrir correctement. Si vous avez des questions, vous les gardez, j’ai tout expliqué, conclu-t-il avec un regard aussi noir que le charbon. Maintenant, continua-t-il plus gaiement, je vais vous appeler et vous n’avez pas intérêt à me faire attendre parce que dès que j’aurais prononcé votre nom, le compte à rebours aura commencé. Bien, nous allons commencer par Andrews Tetcher » Andrews s’approcha du bord en me fusillant du regard et en faisant un clin d’œil à son binôme, Natacha Tizet, une française qui lui plaisait beaucoup. Andrews n’attendit pas avant de se jeter dans le vide, de compter jusqu’à douze, puis de déployer son parachute. On aurait dit qu’il avait fait ça toute sa vie. J’attendis assez longtemps avant d’entendre mon nom mais en l’entendant, je sentis mon cœur battre dans ma poitrine. Je mis mon sac à dos sur mon dos, m’approcha du bord et fit l’erreur à ne pas faire, c’est-à-dire, regarder en bas. Il ne me restait plus que huit secondes avant d’être poussée dans le vide. Je pris donc mon courage à deux mains, et sauta. J’oubliais de compter et j’ouvris mon parachute plus tard qu’il ne fallait. Je fus déséquilibrée par la vitesse que j’avais prise en trop mais réussi à me stabiliser. Je pus apercevoir les feuilles d’un arbre et je compris très rapidement que j’étais en train de foncer dessus. J’essayais de dévier ma direction en vain. Je fus donc obligée de tomber dans les feuilles. Un craquement sourd retentit lorsque j’atterris. Mon parachute était complètement déchiré, mon pull était trempé. Je réussis quand même à descendre indemne de l’arbre où je du attendre une bonne dizaine de minutes avant d’apercevoir au loin, Brandon qui se relevait. Je m’approchai de lui et lui proposa de chercher quelque chose qui ressemblait à un ordre de mission. Tous les deux étions en train de chercher lorsque Brandon poussa un cri. « - Que se passe-t-il, tu l’as trouvé ? questionnai-je intriguée. - N…n…non ! Re … re … regarde cette chose, dit-il en me montrant une drôle de bestiole assez laide … - C’est quoi ce machin ? - Je ne sais pas, il doit bien y avoir un livre dans nos sacs qui pourrait expliquer ce qu’est ce monstre ! - Tu ne crois pas que t’exagères un peu, Brandon ? Mais je vais chercher dans mon sac, il doit bien y avoir un livre qui nous explique ce qu’est ce ‘’monstre’’ … »
J’ouvris et mon sac et chercha longtemps un livre qui pourrait nous indiquer ce qu’est ce drôle de truc. Enfin, je trouvai le livre que je cherchais, il avait une couverture blanche et carton et il était assez épais. Il s’appelait « Plus aucun mystère dans la Forêt Amazonienne. Je trouvais ce titre un peu nul pour un livre … Je l’ouvris et trouva la bestiole poilue qui se trouvait en face de nous. Je lis la description : « Mygale : la mygale est venimeuse ; sa morsure est douloureuse pour l’Homme mais rarement mortelle. Elle l’est en revanche pour ses proies : des cafards, des insectes ou des petits mammifères. Elle les mord pour leur injecter son venin. Elle aspire ensuite l’intérieur de sa victime et ne laisse que la peau ». Tu n’est pas un cafard, que je sache ? dis-je en le dévisageant. » Brandon secoua la tête. « -Alors tu ne crains rien, lâchai-je en reprenant ma route. » Nous avions perdu beaucoup de temps avec cette histoire de mygales … D’un coup, je vis une enveloppe. Je m’approcha lentement, la saisit, l’ouvrit et en sorti un papier blanc où il y avait un petit texte écrit en turc, la langue que j’étudiais au campus. A ce moment-là, Brandon se jeta sur moi, un papier identique au mien dans les mains. « - Alors, poupée, t’en es où dans tes recherches ? lâcha Brandon avec un sourire en coin - Primo, ne m’appelle plus jamais ‘’poupée’’, c’est clair ? Secundo, j’ai trouvé une enveloppe avec un papier dedans et c’est écrit en turc. Et toi ? - Moi, ben j’ai trouvé le même papier que toi sauf que c’est écrit en albanais. C’est la langue que j’étudie au campus. - A mon avis, ce sont les ordres de mission. Chaque élève étudie une langue et donc les ordres de mission sont écrits en turc pour moi parce que j’étudie le turc, en albanais pour toi parce que tu étudies l’albanais et ainsi de suite … - Ouais, t’as sûrement raison, moi mon texte ça donne ça : «Ecni njëqind e pesëdhjetë kilometra në veri deri sa të kalojnë një shtëpi të vogël të bendhë ». Je suis pas certain de la traduction … - Moi ça donne : « Bir küçük beyaz evin geçene kader yüz elli km kuzeyinde yürüyün ». Je crois que ça veut dire … « Marchez pendant 90 kilomètres au nord jusqu’à ce que vous rencontriez une maison blanche ». - 90 kilomètres ? hurla Brandon. Mais c’est super long ! Et avant la tombée de la nuit, ça va être carrément impossible ! En plus, ces sacs sont super lourds ! - Eh, doucement ! Il y a forcément des choses qui ne vont pas nous servir, dans ce sac à dos, dis-je en fouillant ce qui pourrait être superflu. Tiens, par exemple un rouleau de papier cadeau ça ne va pas beaucoup nous servir … On va se débarrasser de tout ces machins inutiles avant de partir, dis-je avec autant de bonne volonté que possible »
Nous laissions tout ce qui n’allait pas nous servir, nous remîmes nos sacs sur le dos puis nous partîmes pour cent cinquante kilomètres de marche acharnée.
2. Autonomie nécessaire
Après cinq bonnes heures de marche, nous apercevions enfin un très gros bloc blanc, sans fenêtres, avec une porte. Nous étions tout les deux très fatigués, les bras et les jambes égratignés mais malgré ça, nous continuions l’aventure. Nous entrâmes dans la fameuse maison blanche et nous découvrîmes les lieux : il n’y avait pas de lits, il y avait seulement une plaque de cuisson qui ne fonctionnait pas et une guitare complètement foutue. La nuit n’était pas tout à fait tombée, donc je décidais d’aller chercher ce qui pourrait nous servir de nourriture. Je vis à 200 mètres de là, une petite marre où je pouvais trouver des poissons. Je regrettai de m’être débarrassée de la canne à pêche mais s’il n’y avait pas eu cette petite marre, nous n’aurions pas eu besoin de canne à pêche, du moins j’espère. Je pris donc une branche d’arbre assez longue, retourna dans la maison prendre une des cordes de la guitare pour l’accrocher à la branche, retourna à la mare où je vis avec soulagement un ver de terre, l’appât idéal ! Je m’en saisis, l’accrocha au bout de la corde de guitare et jeta ma canne à pêche improvisée dans l’eau. Je dus attendre au moins vingt minutes pour sentir que ça mordait. Apparemment, ce n’était pas un petit poisson car j’eus tellement de mal à le faire remonter à la surface que je dus me lever pour le sortir de l’eau. Je dévisageai ma prise, fière de moi. Je n’étais pas experte en matière de poissons mais ce n’était pas grave, j’avais le dîner entre les mains et le reste m’importait ! Je retourna donc à la ‘’maison’’ et fit un feu avec tout le bois que l’on possédait (et je peux vous dire qu’on en avait beaucoup !). Je fis griller le poisson au dessus du feu, et me rendit compte que Brandon n’était pas là. Je commençais à m’affoler lorsque je le vis débarquer avec deux enveloppes, identiques à celles que renfermaient les premiers ordres de mission. J’en ouvris une, regarda le papier et pas de bol, c’était écrit en albanais. Brandon et moi échangions de papier, et cette fois-ci, je me retrouvais avec un petit texte écrit en turc. Je le regardait attentivement et le traduit : ‘’Dernière ligne droite toujours au nord, pendant 450 kilomètres avant de rentrer à la maison’’. Je compris directement ce que voulait dire cette phrase, mais Brandon, lui, avait l’air de ne pas comprendre à ce qu’il y avait écrit sur son papier. « - Il y a écrit ‘’Dernière ligne droite toujours au nord, pendant 450 kilomètres, avant de rentrer à la maison’’, expliquai-je. - Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? demanda-t-il. - Ca veut dire que demain, on partira très tôt pour marcher droit devant nous en direction du nord et puis après ce sera fini. - D’accord. Mais dit-moi, tu l’as trouvé où ce poisson ? demanda-t-il en découvrant l’animal qui grillait au dessus du feu. - Je l’ai pêché, répondit-je fièrement ! Avec une canne à pêche improvisée. Une corde de guitare accrochée à une branche d’arbre et un verre de terre accroché à la corde de guitare ! - Oh, il y a une guitare dans la maison ? cria-t-il avant de se jeter sur la vieille guitare toute cassée qui se trouvait dans la maison. J’en jouais quand j’étais petit, avant que mes parents ne meurent … J’aimais bien ça … »
Il versa une larme avant de frotter le bois, rongé par les termites, de la guitare. « - Je suis désolé, ça ne m’arrive jamais de pleurer devant les autres, dit-il avec les joues roses. - Ca ne fait rien, je te comprends très bien. C’est dur pour moi aussi d’avoir perdu mes parents … dit-je pour le rassurer. »
A ce moment-là, une averse tomba et éteignit le feu et mouilla les ordres de mission. « - Les ordres de mission ! cria Brandon. - Le feu ! criai-je à mon tour avant de me ruer sur les ordres de mission et le poisson. - Comment va-t-on faire, maintenant qu’ils sont trempés ? On ne peut plus lire ce qu’il y a écrit ! - ‘’Dernière ligne droite, toujours au nord, pendant 450 kilomètres, avant de rentrer à la maison’’. Il faut juste retenir qu’il faudra marcher en direction du nord en ligne droite. - D’accord, mais à quelle heure on part ? - Je n’ai aucun moyen de lire l’heure donc on partira dès l’aube, quand on y verra un minimum » Brandon hocha la tête et nous commencions à mordre dans le poisson qui, malgré la pluie, était délicieux et encore chaud. Après avoir dîné, nous sortîmes les sacs de couchage de nos sacs à dos et nous endormions directement. Le lendemain, alors qu’il faisait encore nuit noire, je sortis pour aller chercher de quoi manger, avec ma lampe torche. Cette lampe était défectueuse. En effet, elle affichait un faible rond de lumière à dix mètres devant moi, maximum. A un moment, mon pied écrasa une chose poilue. Je braqua ma lampe sur cette chose et reconnut directement une mygale. J’attrapai une branche à bout pointu et voulu m’en servir pour transpercer l’araignée lorsque je sentis une sorte de caresse sur mon bras … Je regardai : c’était la mygale qui gigotait sur mon bras. Je ressentis à ce moment une vive douleur et comprit qu’elle m’avait mordue. J’en profita pour planter la branche pointue dans l’araignée et la retira de mon bras qui virait au violet. Je couru jusqu’à la maison et vit que Brandon était debout à côté de la guitare. En me voyant les larmes aux yeux, je vis qu’il était inquiet : « - Qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? me demanda-t-il - Une mygale m’a mordu, dis-je avec toujours cette douleur abominable dans le bras. - Quoi ? Comment c’est arrivé ? - Ne me pose pas de questions idiotes et essayons de trouver un moyen pour calmer la douleur. » Je posai la branche et l’araignée sur le sol en attendant Brandon qui était allé chercher quelque chose pour m’aider. Il revint avec un peu d’eau et des feuilles. Il me passa l’eau sur la bras, l’enroula avec les feuilles et serra très fort, ce qui m’arracha un cri de douleur. J’attachais mon ‘’bandage’’ avec l’élastique que j’avais dans mes cheveux. La douleur s’estompait peu à peu, mais elle restait quand même. D’après le livre, la morsure d’une mygale sur un homme est très douloureuse mais rarement mortelle. Ce qui me rassurait un peu … Je découvris près de nos sacs un autre poisson encore plus gros que celui que j’avais pêché la veille. « - C’est toi qui a pêché ça ? demandai-je intriguée. - Et bien … faut croire que oui ! s’exclama Brandon. - C’est très bien parce qu’avec une mygale en guise de petit déjeuner, on aurait eu faim avant même de commencer à marcher. - C’est certain puisque je l’aurais pas mangé, de toute façon ! dit-il avec un petit sourire » Le soleil n’était pas encore tout à fait levé et c’était très bien ! Nous mangions notre poisson, rassemblions nos affaires et quittions cette endroit pour de bon ! Il fallait marcher jusqu’à ce qu’on croise un drapeau jaune signifiant la fin de la course et ce drapeau se trouvait à cinquante cinq kilomètres de notre position.
Nous avions parcouru au moins trente kilomètres lorsque nous arrivions à une sorte de ‘’barrages d’arbres’’. Il fallait escalader un arbre (le plus grand était le seul accessible) et redescendre de l’autre côté. Ce n’était pas une tâche facile. Brandon passa en premier et arriva en haut de l’arbre en moins de cinq minutes. Moi, qui était d’une nullité absolue en escalade, avait beaucoup plus de mal. J’avais à peine gravit deux mètres que je glissai et retombait à terre, et en glissant, je m’étais fait une profonde égratignure sur la jambe. Il y avait beaucoup de sang et j’avais très mal. J’essayais une deuxième fois. Je pu gravir un ou deux mètres mais ma blessure me faisait terriblement mal et je n’arrivais plus à progresser. Voyant que je ne bougeais plus, Brandon me lança une corde mais cette corde était trop courte pour m’atteindre. J’essayais de me hisser jusqu’au bout le plus proche de la corde avec ma jambe blessée mais n’y parvint pas. Je ne bougeais plus, j’avais mal. Brandon se fâcha. « - Bon, tu te dépêches, on a pas que ça à faire ! cria-t-il - Mais j’ai mal ! Je saigne beaucoup et ça pique ! - Les 80 premiers jours de ce maudit programme étaient encore plus douloureux ! On est au 86ème jour du programme, et je refuse d’abandonner ! » Brandon avait ce don d’être très convainquant. Il réussit donc à me convaincre de monter mais la corde était trop courte et il s’en rendait compte. Il remonta la corde, retira son pull. Je pus voir ses abdominaux qui s’étaient dessinés tout au long du programme d’entraînement initial et sincèrement … je trouvais ça magnifique. Il accrocha une manche de son pull à une extrémité de la corde et la fit redescendre. Je pris une manche dans la main et me hissa le long de l’arbre pour finalement arriver à la hauteur de Brandon. Intimidée par ses muscles, je ne pus m’empêcher de dire une énormité : « Tu dois avoir froid, comme ça, non ? - Non ça va, merci. Mais pourquoi tu ne montais pas ? - Ma blessure me faisait mal … - Attends, laisse-moi regarder … » Il inspecta ma blessure, fit la grimace. Il arracha une très grande feuille qu’il enroula autour de ma blessure, laquelle risquait de s’infecter. Il serra très fort. Tellement fort que je poussa un cri. Brandon attacha mon deuxième ‘’bandage’’ avec une liane assez longue et assez souple. Nous redescendîmes et finissions la course. Lorsque nous arrivions au drapeau, nous pouvions constater que Andrews et Natacha étaient déjà là et peu de temps après notre arrivée, Grégory et Chanelle arrivèrent, tout aussi essoufflés que nous l’étions, Brandon et moi, en arrivant au drapeau. La course était finie, nous devions rentrer en Angleterre pour terminer le programme …
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Dossier Agent: Ninon MASSONI Age: 10 ans (10 novembre 2002) T-shirt: Gris
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