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| Lun 13 Juin 2016 - 8:08 | |
| Des courts textes que je vous propose ici. Désolé...?- Spoiler:
Je suis coupable. Je suis responsable. J’assume mes choix. Je les ai décidés en toute connaissance de causes. Je n’ai d’autres possibilités que de maintenant y faire face. Est-ce l’heure de la rédemption? Le claquement du marteau sur la plaque de bois résonne. Le silence qui s’en suit semble occuper toute la place; l’atmosphère en elle-même est sentencieuse. Le Justice va maintenant parler. Liste des méfaits, chefs d’accusation, sentence. Une objection? « Négatif, votre Honneur. » Le Soleil s’est éteint. La tête est basse, les chevilles sont retenues par le lourd boulet affligé du mot ‘’honte’’ et l’échafaud se dresse fièrement sur son promontoire. Venez voir la prestation, qu’elle vous serve de leçon, tiens! On me passe la corde au cou, elle m’irrite légèrement. Le noeud est un enchevêtrement complexe qui est sûrement l’oeuvre d’un maître. Je me souviens tout à coup de ces soirées où je luttais à réaliser un joli noeud de cravate double. La forme est peut-être différente, mais l’opération reste la même. Il me manque de la pratique pour acquérir une bonne dextérité, mais il est maintenant trop tard pour me rattraper. J’observe la foule, et elle est sans visage. Elle n’est qu’une masse de silhouettes floues, venue s’agglutiner et se repaître de sa dose de violence quotidienne. Après tout, nous sommes humains. Parce que je suis fier, je leur renvoie en miroir cette expression indifférente dont elle me gratifie. Elle ne décèlera aucune trace de tracas sur mon visage; plutôt mourir que paraître faible! Puis, je me dis dans mon for intérieur qu'elle ne mérite pas mon attention. Je vis présentement mes dernier instants, alors pourquoi les accorder à des êtres qui ne veulent voir que du spectacle? Je reporte mon regard sur la vue de l’horizon que m’offre cette hauteur. C’est beau, ça m’émeut. Soudain, une brise se soulève. Elle tire imperceptiblement sur le licou qui m’entrave. Pourtant, dans un moment où tous mes sens sont exaltés, où leur sensibilité frôle le paroxysme, cette pression prend des proportions déraisonnées. En fait, je crains peut-être la suite des choses? Durant ma rêverie, le garçon avec le document officiel avait lu ma condamnation. Il voulait probablement informer le public quant à la cause de tout ce remue-ménage, mais ils en avaient vu d’autres, ils ne prêtaient l’oreille qu’à moitié. Au fond, je suis responsable, je suis coupable. Le mal a été fait, le verdict est tombé, je mérite mon châtiment. J’ai tant cherché la liberté, je l’ai tant questionnée, mais elle se trouvait là tout le long; elle était en travers de cette corde nouée, comme d’un portail donnant sur un autre monde. Dans quelque deux minutes, ce sera fini? Fort bien, je me sens déjà en paix avec moi-même. Si je devais le refaire, je le referais sans hésiter. Ne faire ni une, ni deux, je me lancerais à nouveau la tête la première dans le projet, sans égard aux répercussion personnelles que je pourrais vivre ensuite. Enfin, la trappe s’ouvre sur le vide. Mon combat est maintenant terminé.
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| Adrien42 Age : 21 Messages : 710
| Dossier Agent: Adrien Mormuche Age: 12 ans T-shirt: Bleu ciel
| | Dim 12 Jan 2020 - 18:35 | |
| Moi, philosophe? J'aurais adoré ahah! Mais à quelque part, j'aspirais à un métier qui ait un impact concret sur la vie des gens, donc non, je n'ai pas pris cette voie. Par contre, je suis toujours enthousiaste à l'idée de parler philosophie! Voici deux petits textes que j'ai écrit. J'imagine que le besoin derrière un tel post, c'est de partager son expérience subjective du monde à d'autres personnes dans le but de se sentir moins seul. C'est de valider son vécu à travers l'approbation, sinon le regard et l'écoute, des autres. C'est dire : "Écoute-moi, s'il te plaît. Telle chose s'est passée, et le simple fait que tu sois là, à mes côtés, m'aide à en comprendre la teneur." En fait, je crois bien que si je publie ici, c'est juste pour affirmer que j'existe. Dans ce vaste monde, je laisse une petite trace de mon passage (même si c'est fait anonymement). (À quel point ce que je viens d'écrire a du sens? Vous avez trois heures pour rédiger sur la question ) Exercice d'association libre, 2016- Spoiler:
"Feeling kind of sad, when the times are bad, the times are getting bad"
Ça ne va pas bien dans ma tête, autour de moi, dans moi, j'ai l'impression que je vais exploser ou même imploser, je voudrais mordre, me défouler, laisser cette tension me quitter d'un coup comme l'eau déferlante des barrages qui se rompent, je voudrais faire quelque chose d'incongru, dormir par terre, sur le sol de ma chambre ou bien dehors, dans la rue, ça pourrait être une idée, dans le froid de l'hiver, sur le fin tapis de neige qui recouvre notre coin de pays, transite de froid, engourdie, le monde en coton, disparaître, partir, je suis fatiguée de ces reproches quotidiens, ne vous préoccupez pas de moi, je ne suis que de passage, je retournerai à la Nature ce qu'elle a bien voulu me prêter, un investissement à haut taux d'intérêts, souffre pour payer ta pitance, esclave, sers aux autres et épuise-toi, nous sommes si liés après tout, leur dû réclamé ils partiront, vermines dans un stationnement d'un établissement de restauration rapide, des profiteurs, car au fond, on trime tous de la même misère, prétendant au bonheur d'occasion, usiné, commercial, qu'est-ce que ça m'écœure ces magasins à grandes surfaces, course effrénée centrée sur ses propres affaires, individualiste, un sourire en plastique et des médicaments à profusion, venez donc le chercher, votre sens de la vie à rabais, que de frustration, j'enverrais chier le peuple, les gens, tout le monde sans exception, ou peut-être que si, certains pourraient être épargnés, mais pas moi, je me tuerais, je le mériterais, ils ont raison, ma conscience a raison, elle est moi, je suis elle, je me répugne, je ne suis pas à la hauteur de quoi que ce soit, un pantin sans colonne, qu'est-ce que je fous encore ici, un manque de volonté sûrement, ce ne sera pas la première fois, ou encore serait-ce une once d'espoir qui m'enserre, j'étouffe, je voudrais respirer, tu le sais bien que l'une de mes craintes est l'eau, je ne sais pas nager, je me noie, mais autour tout se tient encore, la populace semble vivante, le tour du manège n'est donc pas terminé, en avant pour une autre révolution, on pourrait changer le monde, faire différemment, créer du beau, ça serait inspirant, une touche de couleur ici et là, des pâquerettes mauves sur des murs de briques, des coccinelles dans les rues, des rayons de soleil dans des bureaux, changer la monotonie avec une touche d'extravagance, changer le cadre pour changer les idées, guérir de ce spasme de vivre, qu'est-ce que tu fais encore debout à cette heure-ci? La part des choses, 2019- Spoiler:
Je n'ai pas vraiment de conscience, mais je te regarde aller depuis si longtemps. Tu sembles relativement bien te débrouiller. Je suis fier de la personne que tu deviens. C'est quelque chose qui m'est difficile à avouer. Après tout, combien de fois est-ce que nous nous sommes tiraillés?
Tu sais, je suis désolé que les choses soient ainsi. Je n'ai jamais demandé à être. Mais me voilà, tout simplement. Comme une sangsue ou comme un virus, c'est à toi de voir. Tu n'as pas eu de chance à la loterie de la vie.
Sans toi, je n'existe pas. Sans moi, tu n'es plus toi. Je n'y peux rien, tu n'y peux rien. Damnés soyons-nous. Ils ont peut-être raison. We were born sick, you heard them say it.
Je ne prends pas beaucoup de place, mais j'occupe quand même un grand espace dans ta vie. Je suis comme un mal de tête diffus et constant; tu pourras bien faire fi de moi, mais j'aurai toujours une emprise sur toi. On aurait pu se définir ensemble, mais tu n'arrives pas à aller contre les autres. Au lieu de quoi, tu cherches à m'oublier et à m'enterrer.
Si tu ne trouves pas le courage de changer le statu quo, il n'y a personne d'autre à blâmer pour ton amertume. Si je ne peux m'épanouir, il en sera de même pour toi. Nous sommes inextricablement liés.
Y a-t-il une issue favorable pour nous?
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| rebelle Age : 21 Messages : 4932
| Jeu 13 Fév 2020 - 6:49 | |
| Waouh c'est vraiment magnifique, j'aime énormément ta façon d'écrire surtout Exercice d'association libre il est incroyable ! |
Dossier Agent: Laurel Bond Age: 13 ans T-shirt: Gris
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Dans ma tête
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