Léana venait de passer l’après-midi en compagnie des agents de sa classe d’allemand et d’un des instructeurs les plus redoutés du campus, à suer sur le parcours d’obstacles.
En effet, la semaine précédente, un petit groupe s’était révolté à la suite de l’annonce d’une grosse rédaction à faire pour le lendemain. Les jeunes agents avaient envoyé des boulettes de papier pleines d’encre rouge sur le tableau et la professeur qui s’était retrouvé avec un tas de taches rouges sur ses vêtements bons pour la poubelle.
Léana n’avait pas participé à cette petite révolution et, malgré le fait qu’elle déteste son enseignante et que la rédaction donnée ne l’ait pas enchantée, elle n’avait pas bronché.
Bien que seulement quelques élèves (environ cinq sur quinze) aient participé, tous les enfants avaient eu droit à une punition identique, car d’après la directrice, ils « n’avaient rien fait pour arrêter la mascarade ». En même temps avait pensé Léana, qui aurait voulu aider la vieille pie qu’était sa professeur…
Elle avait donc été condamnée à une demi-journée d’entrainement plus qu’intensif et au remboursement d’une partie des dégâts causés. Évidemment, elle trouvait sa punition injuste : elle
se considérait aucunement coupable et ne comprenait pas pourquoi elle devait payer pour la bêtise de ses camarades. C’était donc la mort dans l’âme qu’elle s’était rendu à sa séance de torture physique.

La jeune fille se vit attribuer pour binôme, Ross, un garçon plutôt timide et qui d’après Léana était plutôt du type intellectuel (pour ne pas dire intello) : une autre victime de la punition injustifiée.
Elle connaissait pratiquement le parcours par cœur, les endroits risqués comme ceux où elle pouvait reprendre son souffle et s’arrêter quelques secondes en cachète des instructeurs. Mais son supérieur n’hésitait pas à ajouter à la difficulté du parcours des obstacles inattendus comme des planches glissantes, de plus ce dernier leur avait demandé de porter des sacs remplis de pierres sur le dos.
Quel sadisme ! s’était dit Léana
C’est ainsi que Léana passa près de six heures, elle endura les insultes répétées de son instructeur, elle courut, sauta, glissa, se releva et recommença maintes fois. La seule phrase C’est dur mais les agents de CHERUB sont encore plus durs, lui permettait de ne pas s’écrouler.

A la fin de l’exercice, malgré sa fatigue, Léana décida de faire un petit détour par la piste d’athlétisme avant de rentrer dans sa chambre et ainsi voir si des connaissances s’entrainaient.
Lorsqu’elle s’avança sur la piste, Ninon Massoni, une jeune fille qu’elle avait déjà croisée un certain nombre de fois sur le campus, notamment au foyer l’interpella :
- Eh, coucou, est-ce que tu veux faire la course contre moi ? Je vais pas tarder à rentrer, alors si tu veux, c'est maintenant ou jamais !
Léana n’avait pas prévu de courir mais puisque la jeune T-shirt gris le lui proposait…
Pourquoi pas, par contre, je te préviens, je suis crevée, donc, je fais qu’une seule course ! Un 100 mètres, ça te va ?
Et elle lui fit un clin d’œil…

L'adolescente avait l'air fatiguée. Elle me dévisagea, esquissa un léger sourire et répondit à ma proposition :
- Pourquoi pas, par contre, je te préviens, je suis crevée, donc, je fais qu'une seule course ! Un 100 mètres, ça te va ? proposa-t-elle en me faisant un clin d’œil

A dire vrai, moi aussi j'étais un peu fatiguée, mais pas comme l'autre t-shirt gris. Mon 1000 mètres ne m'avait pas achevée. J'aurais pu en courir un deuxième, mais vu la forme physique de mon "adversaire", un 100 mètres pourrait très bien aller
- D'accord pour un 100 mètres. Et après, est-ce que ça te dit d'aller manger un morceau ? Sauf si tu as déjà mangé, bien sûr

Elle était plus proche, désormais. Je n'aurais plus besoin de crier pour communiquer. Je lui fis un clin d'oeil avant de nous positionner sur la ligne de départ :
- Prête ? elle hocha la tête. Alors à cinq, on décolle ! 1 ! 2 ! 3 ! 4 ! 5 !!!

Je pousse de toutes mes forces sur mes jambes, sans me préoccuper de mon adversaire. Après cette poussée, je me relève et accélère. Pour les 20 derniers mètres je me penche en avant et pousse sur mes jambes pour manger un peu de distance. Quand je ralentis pour voir où elle en est, je la vois à la même hauteur que moi. Je me demande qui a bien pu gagner
- Qui est-ce qui a gagné ?

Elle me regarde comme si elle ne savait pas. Peut-être est-ce le cas...

[hors rp : j'ai fait ce que mon imagination m'a dit de faire donc si ça va pas tu me le signales et je modifie ^^"]

Léana adorait la course, qu’elle soit d’endurance ou bien de vitesse. De plus elle se savait assez douée en cette discipline et malgré sa fatigue elle sentait capable de faire un bon temps. Elle sourit donc lorsque l’autre T-shirt gris répondit favorablement à sa proposition :
 - D'accord pour un 100 mètres. Et après, est-ce que ça te dit d'aller manger un morceau ? Sauf si tu as déjà mangé, bien sûr

Léana se mit en position de départ : accroupie, les fesses levées et les mains au sol et lorsque après que la jeune fille lui ait fait un clin d’œil elle lui demanda si elle était prête, elle acquiesça d’un mouvement de la tête.
Ninon donna le signal de départ et elles s’élancèrent toutes les deux.
Léana ne démarrait jamais très bien ses courses, c’est pour ça qu’elle préférait le 100 ou le 200 mètres aux courses plus courtes comme le 50 mètres.
Donc, comme à son habitude  la jeune fille rata un petit peu les 10 premiers mètres mais elle se rattrapa sur le reste de la course : elle remontait au fur et à mesure sur son adversaire. A un peu de 15 mètres de l’arrivée, elle fut exactement au même niveau qu’elle et elle ne la regarda plus : elle se mit à regarder droit devant elle.
Une fois la ligne d’arrivée dépassée, elle ralentit progressivement de façon à ne pas se blesser. Elle n’avait aucune certitude sur l’identité du gagnant, d’après elle, seul un arbitrage vidéo aurait la capacité de les départagées. Mais honnêtement, elle n’y tenait pas : ce n’était qu’une course d’amatrice parmi tant d’autres, ce n’était pas la peine d’utiliser les grands moyens pour si peu et puis de toutes façons, les deux jeunes filles de disposaient d’aucun enregistrement ce qui résolvait le problème.
Lorsque l’autre T-shirt gris lui demanda qui avait gagné, elle se retrouva donc dans l’obligation de lui répondre qu’elle n’en savait rien avec un sourire :
-Honnêtement, je n’en sais rien et apparemment toi non plus ! Je t’aurais bien proposé une seconde course pour nous départager mais là je n’en peux plus. Ça sera pour une prochaine fois ! Par contre, toute à l’heure, tu as proposé d’aller manger un morceau, ça sera volontiers, je meurs de faim ! Ça te va si on se retrouve au réfectoire dans 10-15 minutes, le temps que je débarbouille et me change rapidement ? Elle reprit son souffle et continua :
- Sinon, moi c’est Léana et toi tu es Ninon, si je me souviens bien !
Après sa longue tirade elle lui fit un grand sourire.