Marine Smith Age : 29 Messages : 16649
| Lun 8 Oct 2012 - 3:07 | |
| Bonjour ! Ici sont postées toutes les fanfictions qui ont été écrites & retenues lors du concours estival, n'hésitez pas à les commenter ou tout simplement donner votre opinion: c'est toujours positif d'avoir plusieurs avis. Je poste tout d'abord la première fanfiction puis dans un autre post la seconde etc, afin que le message ne soit pas trop alourdi.. Nous commencerons donc par la gagnante du concours: Kelly Clara ! - Spoiler:
Une histoire d'amour au campus
Octobre 1988 -Je vous rappelle que cette mission est particulièrement importante, et particulièrement risquée. Vous avez tous les deux lu l’ordre de mission. J’espère que vous comprenez les enjeux de cette opération. Les deux agents, un garçon de treize ans et une fille de dix-huit, hochèrent la tête. -Vous n’aurez aucun contact direct avec un adulte de CHERUB pendant toute la durée de la mission, poursuivit l’homme qui leur faisait face, le directeur de CHERUB en personne. Pour des raisons de sécurité, vous ne pourrez compter que sur vous-mêmes : nous soupçonnons que vous serez surveillés en continu à partir du moment où vous arriverez sur les lieux. -A partir de ce soir, quoi, fit le garçon avec un demi-sourire. -Exactement, Ewart. Mais ce n’est pas parce que vous êtes envoyés sur cette affaire de manière un peu précipitée que la mission n’a pas été préparée dans les moindres détails… Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance. *** Dans l’avion militaire qui emmenait les deux agents, Ewart commença à s’inquiéter. Il avait treize ans et c’était sa première mission importante. A côté de lui, sa coéquipière, Zara une t-shirt noir de dix-huit ans, semblait détendue, ce qui ne faisait que renforcer sa propre angoisse. -Tu es déjà allée à Berlin ? questionna timidement Ewart pour meubler le silence. -Oui, une fois, il y a trois ans. C’était aussi pour une mission, mais on était surtout restés à l’Ouest. -Et, euh… je sais que la mission est classée « risque élevé », mais… C’est si dangereux que ça ? -Ca dépend, fit Zara entre ses dents. Si on se fait prendre, oui. L’avion atterrit de nuit à l’aéroport de Tempelhof à Berlin-Ouest. Les deux agents, conduits par un militaire américain en civil, traversèrent la ville en voiture, jusqu’à un immeuble à quelques dizaines de mètres du mur qui coupait la ville en deux. -On est censés passer de l’autre côté ? questionna Ewart. -Bien sûr, fit Zara. Je suppose qu’il y a un tunnel, ou quelque chose comme ça… Le soldat américain secoua la tête. -Il faut passer par-dessus, il n’y a pas d’autre solution. Nous sommes à l’endroit le moins surveillé, et donc le moins risqué, mais tout de même. Vous voyez le mirador là-bas ? Les gardes seront endormis ce soir, ils ont eu droit à une dose de somnifère dans leur ration, ils ne vous verront pas. Mais ça reste très dangereux de passer, même si d’habitude, on exfiltre plutôt les gens de l’Est vers l’Ouest… *** Zara se lança la première à l’assaut du premier grillage surmonté de barbelés. Ewart la suivit en essayant de ne pas s’écorcher. A présent, il comprenait l’utilité du parcours combat à l’entraînement. Le garçon était surtout admiratif de sa coéquipière : elle semblait voler au-dessus des obstacles, comme si traverser un champ de mines était un exercice facile. -Ca va, Ewart ? demanda celle-ci une fois arrivée, à peine essoufflée, en se retournant vers lui. -Ca va. On va où maintenant ? -Chez notre cible. Zara avait répondu en allemand. -A partir de maintenant, poursuivit-elle dans cette langue, nous sommes Edmund et Anna. Il faut qu’on contacte le docteur Schwartz le plus vite possible. Et comme c’est le couvre-feu, on a intérêt à ne pas être vus… -OK, mais on est où, là, déjà ? -A deux rues de son domicile. Ewart était impressionné. Pour lui, la ville était un amas inconnu de rues sombres et toutes identiques. Zara, elle, arrivait à se repérer comme si elle avait vécu là toute sa vie… Le docteur Schwarz était un proche conseiller du gouvernement de la République Démocratique d’Allemagne. Il adhérait au Parti communiste, mais était relativement ouvert aux idées occidentales. Les deux agents avaient pour mission de s’infiltrer à l’Est, d’entrer en contact avec lui et de lui remettre un document confidentiel sur les relations entre les deux blocs. Il fallait aussi, accessoirement, le convaincre de lire le document et de collaborer avec l’Ouest. Deux pâtés de maisons plus loin, Zara sonna à la porte d’un immeuble. Une femme âgée vint ouvrir. Quand elle aperçut les deux agents plantés sur le seuil, elle mit la main devant la bouche comme pour réprimer un cri, mais les fit entrer sans poser de questions. -Le docteur Schwartz va vous recevoir, dit-elle simplement en les laissant seuls dans un salon qui avait sans doute été moderne et luxueux quelques décennies plus tôt. Zara jeta un regard inquiet à Ewart. -J’espère que… commença le garçon. Elle l’interrompit vivement et lui fit signe de se taire. Bien sûr, l’appartement était sous écoute… Ewart se demanda s’il arrivait à Zara de penser à autre chose qu’à bosser. Le docteur arriva quelques minutes plus tard. Dès qu’il vit les deux adolescents, il écarquilla les yeux comme s’il venait de voir des fantômes. Ewart savait que c’était précisément le cas. -Edmund ? Anna ? -Il faut qu’on vous parle, commença Zara, alias Anna. -Oui, bien sûr… je… Suivez-moi. Ewart savait que c’était les prénoms des deux enfants du docteur. Ils avaient tous deux disparu en tentant de passer à l’Ouest avec leur mère, huit mois plus tôt, et personne ne savait ce qu’ils étaient devenus. Zara et Ewart avaient été choisis pour cette mission car ils ressemblaient aux disparus, ce qui devait inciter Schwartz à les écouter et à leur faire confiance. Le garçon n’aimait pas jouer avec les sentiments du docteur, mais ils n’avaient pas le choix. Schwartz emmena les deux agents dans le grenier poussiéreux de l‘immeuble, au sixième étage. Il semblait encore sous le choc. -Il n’y a pas de micros ici, annonça-t-il. Pourquoi êtes-vous revenus ? Vous n’avez pas changé, tous les deux… -Votre femme, Natalia, a rejoint l’Ouest, commença Zara. Les services secrets occidentaux sont rapidement rentrés en contact avec elle. -Ils l’ont chargée de vous transmettre des documents, poursuivit Ewart. Mais elle n’a pas pu repasser le mur, donc nous sommes venus à sa place et… -Pourquoi ? Que lui est-il arrivé ? s’inquiéta le docteur. -On ne sait pas. Je ne sais même pas si elle est encore en vie. Je suis désolée de vous l’apprendre comme ça. Je… Zara ne mentait pas, pour une fois. -Natalia… soupira Schwartz. Ewart se demandait s’il savait qu’ils n’étaient pas ses vrais enfants. Il jeta un coup d’œil à Zara pour savoir ce qu’elle s’apprêtait à dire, mais la jeune fille semblait troublée. Face à la détresse sincère du docteur, son assurance s’effondrait. -Si vous voulez faire quelque chose pour elle, fit le garçon, lisez ce dossier. Il faut que vous agissiez en faveur d’une ouverture de l’Allemagne de l’Est, il faut faire tomber le rideau de fer, et vous avez le pouvoir de le faire. Je suis sûr que c’est ce qu’elle aurait voulu, où qu‘elle soit maintenant. Le docteur regarda les deux adolescents, essuya ses larmes d’un revers de manche et hocha la tête. -Je le ferai, Edmund, ou qui que tu sois. Au revoir, mes enfants…
Une fois ressortis dans la rue, Ewart et Zara sentirent la tension retomber. Ils avaient accompli leur mission, il ne leur restait plus qu’à repasser la frontière et ils seraient en sécurité. -On passe par où, là ? questionna Ewart. Zara hésita avant de répondre à voix basse : -Par là, ensuite on tourne à gauche, et… -Chhht ! l’interrompit le garçon. -Quoi ? Il désigna le bout de la rue. Un bruit de pas, non, plusieurs, se rapprochaient d’eux, ce qui était très mauvais signe. Des soldats… S’il étaient surpris, même avec leurs faux papiers d’identité plus vrais que nature, CHERUB aurait du mal à les exfiltrer. Les deux agents regardèrent autour d’eux : toutes les portes étaient fermées et il n’y avait aucune cachette possible. Soudain, Zara attrapa Ewart par le cou et le plaqua contre elle sans qu’il puisse réagir ou protester. Quand le groupe de soldats passa, ils virent deux adolescents dans un coin d’ombre en train de s’embrasser. -Hé, ho, les gamins ! jeta l’un d’eux. Je vous conseille de rentrer vite fait chez vous si vous ne voulez pas avoir de problèmes ! -Laisse-les s’amuser, lui lança un autre, ils sont jeunes… Sois un peu romantique, mec ! Ewart, complètement choqué, se rendit à peine compte que les soldats s’éloignaient, que Zara le lâchait puis qu’elle l’entraînait en direction du mur. *** -Je n’ai qu’une chose à vous dire : félicitations. -Merci, monsieur le directeur, bredouilla Ewart. Avec Zara, ils venaient de présenter leur rapport de mission au directeur de CHERUB, en passant sous silence les détails du retour vers la frontière. -Ewart, pour ta présence d’esprit face au docteur Schwartz et pour tes talents de persuasion, je te remets le t-shirt bleu marine. Tu l’as bien mérité. Zara, étant donné que tu es déjà t-shirt noir depuis pas mal d‘années, je ne peux que te réitérer mes félicitations pour ta brillante carrière chez nous. -Merci, monsieur, sourit-elle. Une fois dans le couloir, Ewart s’arrêta, hésita, puis se lança : -Euh… Zara ? -Oui ? Le garçon inspira à fond avant d’oser se lancer. -Euh… Ca te dirait qu’on, euh… qu’on continue à se voir sur le campus, même si on a terminé la mission ? J‘aimerais bien que… -Je suis désolée, Ewart. J’aurais dû te le dire plus tôt, mais je pensais que tu le savais... C’était ma dernière mission à CHERUB. Je pars à la fac dans une semaine aux Etats-Unis. Je fais une fête pour mon départ samedi prochain, tu veux venir ? *** Janvier 2000 Quand Zara revint sur le campus après une mission de cinq mois, qu’elle avait supervisée au fin fond du Nicaragua, elle crut qu’elle avait des hallucinations. -Chloé, dis-moi, c’est qui, le type là-bas ? -Quel type ? -Celui qui est près de la porte, là, avec Amy et son frère… -C’est Ewart Asker, tu ne connais pas ? Je pensais que vous étiez à CHERUB ensemble, quand vous étiez agents… -C’est vraiment lui ? Ewart n’était plus le gamin timide que Zara avait quitté douze ans plus tôt. Il était grand, plutôt pas mal, et sa carrure laissait deviner qu’il venait à peine de quitter l’armée, même s‘il portait une demi-douzaine de piercings. -Il est revenu depuis longtemps ? reprit Zara. -Hum, réfléchit Chloé, il est arrivé en 1999, donc ça va faire six mois… Sa collègue resta silencieuse. -Hé, Zara, ça va ? -Hein ? Oui, bien sûr ! Tu disais ? Chloé se contenta de changer de sujet avec un sourire entendu : -Au fait, tu as entendu parler de la prochaine grosse mission ? Une histoire de terrorisme dans je ne sais plus quel pays d’Afrique… J’ai entendu dire que Mac voulait te la confier, et comme tu es contrôleuse de mission, tu pourrais choisir ton assisant… Pourquoi pas ton prince charmant ? Zara se demanda soudain si sa collègue lisait dans les pensées ou si elle avait réellement un air si idiot que ça. Elle avait trente ans et c’était la première fois qu’elle tombait vraiment amoureuse. ***
-Tu sais… -Quoi ? Zara fixa Ewart d’un air interrogateur. Ils rentraient en avion au campus après une mission en Afrique du Sud avec trois agents surexcités, et ils avaient tous les deux passé plusieurs nuits sans dormir pour boucler l‘opération. -J’aimerais te parler. -Oui ? Etrange. Après six semaines de vie commune dans le cadre de la mission, Zara avait commencé à connaître son collègue, et en temps normal, Ewart était beaucoup moins solennel, plutôt du genre à dire les choses sans détour et sans hésiter. -Euh… Tu te souviens de la mission à Berlin en 1988 ? Avant qu’elle ne puisse répondre, des ricanements retentirent derrière eux. -Waouh ! Vous étiez déjà ensemble à l’époque ? Les trois agents, bien sûr… Zara soupira tandis qu’Ewart se retournait vivement : -Hé, oh, les gamins, on se calme ! Vous vous taisez, vous dormez, vous regardez un film, vous faites ce que vous voulez mais vous nous fichez la paix, pigé ? Calmés, ils se tassèrent dans leurs sièges pendant que le contrôleur de mission reprenait à voix plus basse : -Zara, tu sais, quand j’avais treize ans, tu étais mon modèle. Je crois que c’est à Berlin que je suis vraiment tombé amoureux de toi. -Juste avant que je parte à l’université ? -Ouais. -Je n’avais pas remarqué, à l’époque. -En même temps, on avait six ans d’écart… -On a toujours six ans d’écart, fit remarquer Zara. Mais c’est vrai que depuis que tu as choisi de revenir à CHERUB, je t’ai remarqué. Tu… -Je n’ai pas vraiment choisi, coupa Ewart, tu sais, je me suis un peu fait virer de l’armée, et… -Tu sais très bien ce que je veux dire. -Oui, donc, bref, euh… Tout ça pour te dire que… Zara pouffa de rire. Depuis dix ans, Ewart était devenu un gros dur, il terrorisait la moitié des agents et était respecté par les autres, mais face à elle, il perdait tous ses moyens et n’était pas capable de finir une phrase. -Tu sais que tu bafouilles comme un collégien, là ? « Mesdames et messieurs, veuillez attacher vos ceintures, annonça la voix de l‘hôtesse de l‘air. Nous traversons actuellement une zone de turbulences, nous vous prions de nous excuser pour ce désagrément. » Ewart en profita pour prendre une grande inspiration avant de se lancer : -Zara, je t’aime. Je ne pourrais pas vivre sans toi. Je ne te connais pas bien et tu me prends sans doute pour un gros con, mais je t’aime. J’aimerais bien te demander de sortir avec moi, mais ça ferait trop collégien, et de toute façon je n’ose même pas te le demander. Alors… Zara, Veux-tu m’épouser ? L’avion amorça son atterrisage à l’aéropport de Londres. Dans la rangée de sièges derrière Ewart et Zara, les trois agents applaudirent en hurlant pile au moment où elle dit oui et où elle se jeta dans ses bras. *** FIN...
|
|